mercredi, septembre 23, 1992

Lendemains Catalans

L’US Ivry samedi à Gagny et l’US Créteil dès ce soir, face à Livry-Gargan : le handball national reprend ses quartiers après l’été catalan et la médaille de bronze de l’équipe de France L’après-JO sur fond de crise du sport français. Revers de médaille

VICTIME de son succès avec cette aussi fabuleuse qu’inattendue médaille de bronze aux JO de Barcelone obtenue de main de maître par l’équipe de France, le handball national reprend la route du championnat. Bien sûr, sur la lancée des lauriers catalans, le handball espère une reconnaissance du public et aussi des médias, ce qui n’est jamais acquis. On se souvient des déboires du volley, qui n’a pas su (pu) gérer ses performances avec l’équipe nationale pour structurer sa base. Le hand veut éviter ces écueils, mais la partie n’est pas gagnée d’avance.

Les clubs enregistrent des demandes de licences du jeune public de l’ordre de 20 à 25% supplémentaires. Mais les clubs, en proie aux difficultés de plus en plus aiguës, ne sont pas tous en mesure d’accueillir cet apport nouveau qui nécessite créneaux horaires, encadrement et installations. « Le sport français est en train de crever, lâchait hier Jean-Pierre Lacoux, président de la Fédération française de handball, en présentant le championnat de France. Le FNDS (NDLR : Fonds national du développement du sport, qui, à sa création, devait aider au développement du sport de masse pour 60% et qui est détourné de sa fonction depuis plusieurs années) est réduit à une peau de chagrin pour les clubs. Le sport français est confronté à une situation sans nom et ce ne sont pas les propos lénifiants du président du CNOSF qui vont rassurer tous les militants du sport qui n’ont pas les moyens de leur action. Demain (aujourd’hui), je le dirai au ministre : on ne peut se contenter d’un budget à 0,2%, il doit augmenter dans des proportions décentes », ajoutant qu’il était bien conscient des difficultés dans lesquelles les villes se débattent et de la crise profonde de la société française. En clair, le président de la Fédération de handball part en guerre et compte sur l’appui de la masse des sportifs, des clubs français. Jean-Pierre Lacoux, dont les propos sont habituellement mesurés, ne veut pas se contenter d’une médaille de bronze, aussi belle soit-elle, pour le handball français.

Claude Baudry.

Article paru dans l'Humanité édition du 23 septembre 1992.