dimanche, août 18, 1996

Appellez-les les charlots

« L'âme des Barjots n'était plus là »


On a reproché beaucoup de choses à Frédéric Volle lors des JO d'Atlanta. Pour lui, comme pour beaucoup, ces Jeux restent le pire souvenir de toute sa carrière. Une ère s'achevait définitivement, celle des Barjots.

« Atlanta, c'est moins joyeux que l'Islande. Le groupe de 95 n'est pas au complet. Ces JO, c'était la merde. C'était mal organisé. Pour aller s'entraîner, il fallait se taper trois heures de bus. La bouffe était pourrie. II n'y avait pas d'ambiance. On a essayé de mettre un peu le bordel et on s'est fait reprendre par les flics. Et puis, le groupe, ce n'était pas ça. On ne partageait rien. C'est une équipe qui n'a pas su se trouver. 1e ne parle pas au niveau handball parce que les joueurs présents étaient très bons. On avait largement la capacité de se qualifier pour la finale mais il n'y avait pas d'âme dans l'équipe. L'âme des Barjots n'était plus là. On se qualifie pour une demi-finale sur notre valeur de handball. Après, c'est l'équipe qui en veut le plus, qui est la plus for-te mentalement et dont le groupe est le plus solidaire qui gagne. On s'est retrouvé quatrième, la place du con.

On m'a reproché des trucs. Avec Denis, on a un peu chargé, c'est vrai. Mais bon, moi,... L’esprit était cassé. Je n'ai pas eu envie. Je ne voulais même pas jouer le match pour la troisième place et je l'avais dit à Daniel (Costantini). Certains joueurs sont allés lui demander que je joue. J'ai joué. Mais, je n'avais vraiment pas envie de me bouger les fesses pour certains mecs qui évoluaient dans cette équipe. Atlanta est mon pire souvenir, sachant que l'équipe qu'on avait en 95 aurait très bien pu continuer et avoir une chance d'être championne olympique. C'est le grand regret de ma carrière. »