vendredi, avril 27, 2001

Tous dopés ?

Un cas de dopage passé sous silence à Sydney


Une membre de l'équipe française de handball a disputé le premier match du tournoi olympique des Jeux de Sydney, en septembre dernier, alors qu'elle avait subi un contrôle anti-dopage positif quelques semaines auparavant, révèle le journal Le Monde de samedi.

Cette athlète a été ensuite écartée de l'équipe olympique à Sydney, avant d'être plus tard relaxée par sa fédération. Son anonymat a été préservé.

"L'affaire" a éclaté le 12 juillet 2000 à Font-Romeu, lieu de préparation de l'équipe féminine de handball, lors de contrôles anti-dopages inopinés effectués par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Le laboratoire anti-dopage de Châtenay-Malabry n'a délivré les résultats que le 18 septembre, annonçant qu'une des membres de l'équipe d'handball était positive à l'heptaminol, un produit figurant sur toutes les listes de produits interdits. Problème: la joueuse avait participé entretemps à la rencontre face à la Hongrie, perdue par la France 23-22.

Selon Le Monde, cette nouvelle fit l'effet d'une bombe au sein du "staff" français à Sydney. Une enquête rapide menée sur place par les médecins conclut que l'athlète avait absorbé du Ginkor Fort, un veinotonique contenant de l'heptaminol, qui lui aurait été prescrit par erreur avant les Jeux. Pour préserver "la présomption d'innocence", il fut alors décidé par les autorités olympiques françaises et par le ministère des Sports de garder l'athlète à Sydney, mais de ne plus la faire participer à la moindre rencontre.

A son retour en France, la "coupable" monte un dossier de défense, notamment la prescription médicale délivrée par erreur par un médecin de la Pitié-Salpétrière, et est relaxée le 21 novembre par la Fédération française de handball.

"En ce qui concerne cette sportive, nous n'avions pas de preuve de sa culpabilité. On n'accuse pas sans preuve. Nous avons donc soutenu la proposition du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) de la retirer de la compétition", a indiqué au Monde Marie-George Buffet, la ministre de la Jeunesse et des Sports.

L'athlète, contactée par Le Monde, n'évite pas le débat.

"J'assume une partie des responsabilités, dit-elle. J'aurais dû vérifier que le médicament que m'avait prescrit ce diététicien ne contenait pas de produits interdits. J'étais allée le voir sur la recommandation du médecin de la fédération, car je connaissais des problèmes de poids. Depuis cette affaire, je n'ai plus été rappelée en équipe de France".

Source : Agence AP, Le Monde