samedi, février 02, 2002

L’autre vie de Daniel Costantini


Le casque sur les oreilles, micro devant la bouche pour Eurosport ou le stylo à la main pour l’Équipe, Daniel Costantini, même s’il a quitté officiellement son poste d’entraîneur de l’équipe de France il y a un an, après le titre mondial à Bercy, continue à vivre sa passion en suivant les pérégrinations des Bleus. Obligé d’être assis désormais à chaque match, le consultant de la chaîne sportive avoue ne pas être " frustré par sa nouvelle condition ", qui l’oblige à être plus passif. " J’étais tellement absent quand j’ai arrêté que, même si ce poste m’a procuré des joies incroyables, pour rien au monde je n’aimerais être à la place de Claude Onesta, explique-t-il. Je me suis tellement pressé moi-même comme un citron que c’est mieux ainsi. J’ai donné. " Toujours disponible pour la presse, il côtoie ceux à qui il donnait des interviews. " L’envers du décor me plaît, sans plus. Chacun son métier. Je n’ai pas envie de devenir journaliste, je fais juste une pige pour un événement. "

Pourtant, le néo-journaliste possède les capacités pour entrevoir une carrière dans cette profession. " La télé, c’est facile. Sans vouloir être prétentieux, comme je possède le bagage technique et que j’ai le verbe facile, je m’en sors pas trop mal. Écrire demande plus de réflexion car il s’agit d’une chronique décalée où je ne parle pas du match au premier degré. "

S’il a troqué le banc pour un simple siège, il n’a rien perdu de son sens de l’analyse et de l’humour quant à la manière dont est organisé, par exemple, cet Euro. " Les Suédois en organisation comme en hand pensent toujours être les rois du monde, mais, dans la réalité, ce n’est pas vraiment ça. En plus, ils n’ont pas de respect pour l’athlète dans la manière dont ils reçoivent les équipes. L’équipe de France se trouve dans un hôtel en réfection à Västeras ; l’alimentation n’est pas suffisamment équilibrée et, au niveau hydratation et récupération, ils n’ont rien trouvé de mieux que de transférer l’équipe de France pendant plus de quatre heures dans un car sans la moindre bouteille d’eau, le seul jour de récupération. "

Certains joueurs qui l’ont côtoyé pendant toutes ces années en équipe de France auraient bien aimé connaître cette facette du bonhomme, eux qui n’ont connu que le Costantini entraîneur autoritaire et parfois cassant. " Ce n’était pas possible autrement. Même si certains peuvent être surpris, ils vont s’apercevoir qu’il s’agissait de la manière la plus adaptée à leurs cas ", assure-t-il. Aujourd’hui " entraîneur national chargé de la formation des cadres " au sein de la Fédération française de handball, il apporte son " expertise dans plusieurs domaines ", dont " l’animation de la performance et la faisabilité de la création d’une ligue ". " Je suis fonctionnaire dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il me reste encore quatre ans à travailler avant de prendre ma retraite. Après, j’écrirai des livres ou je créerai ma propre société de conseil en ressources humaines. On verra. "

De notre envoyé spécial à Västeras, N. G.

Article paru dans l'Humanité édition du 2 février 2002.

vendredi, février 01, 2002

Hand Action n° 13